...Mutations rares mais irréversibles, dit-il..." La littérature fonde notre rapport direct à l’autre, construit notre
regard sur le monde, par la possibilité même d’écart et de loisir dans
la turbulence des choses, écart réflexif qui fonde le langage comme
nôtre, et la possibilité même de se conduire dans le désordre du monde."...
Et aussi..." Alors évidemment, la situation est tendue : les métiers de l’édition et
de la librairie ont été de toujours en évolution permanente, y compris
dans le partage des rôles. Des acteurs neufs surgissent, on rend
facilement Internet coupable de tous les maux pour lesquels on a
incertitude ou d’inquiétude, mais pas encore connaissance de tous les
symptômes."
François Bon rappelle les formes du livre à travers l'histoire, mais également la manière d'écrire.
De tel auteur qui écrivait en marchant, à tel autre scotché devant sa machine à écrire dans un timing bien précis, il évoque moult manières d'écrire, invoque Rabelais, Baudelaire, Balzac.
Il établit des parallèles, entre les moyens passés et ceux qui surgissent dans notre présent, se rendant à l'évidence qu'on ne peut pas ignorer la mutation du monde avec le numérique.
De nouveaux rapports au monde sont nés et de nouvelles perceptions de l'espace voient le jour, car c'est bien de notre regard qu'il s'agit, et de notre corps, installé pour lire et pour écrire et, ainsi, de ce qu'il induit comme relation à l'autre.
Dans le détail, je le rejoins à propos de l'extraordinaire liberté de mouvement que procure la tablette, ou l'auteur n'est plus rivé à son bureau, et où le lecteur le reçoit directement dans son espace et dans son temps.
A lire absolument sous la forme que vous voudrez.